En direct
A suivre

Intelligence Artificielle : le magazine américain Sports Illustrated accusé d'avoir publié des articles générés par une IA

Le magazine Sports Illustrated est une référence dans le monde du journalisme sportif aux États-Unis. [JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP]

Une enquête publiée par le site américain Futurism montre que le magazine Sports Illustrated, une référence de l’actualité sportive aux États-Unis, aurait mis en ligne des articles générés par une intelligence artificielle, et signés par des «journalistes» créés, eux aussi, par une IA.

L’affaire fait grand bruit outre-Atlantique. Le site américain Futurism a publié, hier, une enquête sur l’utilisation grandissante – et souvent maladroite (erreurs factuelles, plagiats, etc.) – de l’intelligence artificielle pour la rédaction d’articles sur différents sites d’actualité avec des publications signées par de faux journalistes dont l’image et la biographie sont générées, elles aussi, par une IA. Selon Futurism, le problème réside principalement (mais pas seulement) dans le fait qu’aucune mention du fait qu’une intelligence artificielle a été utilisée pour ces articles – que ce soit partiellement ou dans la totalité – n’est faite aux lecteurs.

Et quand un magazine aussi prestigieux que Sports Illustrated – une référence de l’actualité sportive aux États-Unis – se trouve dans la liste des sites en question, cela ne manque pas de faire des vagues. Interrogés par Futurism à propos de certains articles, et des (faux) journalistes dont les photos de profils sont à vendre sur un site spécialisé usant de l’intelligence artificielle, les responsables auraient refusé de s'exprimer avant d'entreprendre de supprimer toutes traces des contenus générés par une IA du site.

Aujourd’hui contrôlé par The Arena Group, le magazine Sports Illustrated se retrouve désormais face au risque de perdre toute ou partie de sa crédibilité auprès de son lectorat. Le syndicat des journalistes du site américain s'est empressé de publier un communiqué dans lequel ils se disent «horrifiés» par ces révélations, et exigent désormais des réponses de la part de la société mère.

«Nous demandons des réponses et de la transparence de la part des responsables du groupe Arena à propos des contenus publiés au nom de Sports Illustrated», peut-on lire. «Nous demandons à l’entreprise de s’engager à respecter les standards basiques du journalisme, ce qui implique de ne pas publier des articles écrits par des ordinateurs, par de fausses personnes», est-il également précisé par le syndicat qui déplore le fait d’avoir été associé à une pratique «aussi irrespectueuse envers nos lecteurs».

«Depuis 70 ans, les employés de Sports Illustrated se sont pliés aux exigences éthiques les plus rigoureuses. En tant que membres du syndicat de la rédaction, nous sommes fiers de poursuivre cet héritage et travaillons chaque jour pour le protéger. Nous attendons la même attitude la part de la direction», concluent-ils dans le communiqué.  

Une société tierce pointée du doigt

Relayé par le site américain TMZ, le groupe Arena, qui a refusé de répondre aux questions de Futurism, a également publié un communiqué dans lequel il présente ces accusations comme «inexactes», tout en pointant du doigt la responsabilité potentielle de la société AdVon Commerce en charge de leur fournir des publi-rédactionnels sur l’ensemble de leurs sites.

«Les articles mentionnés concernaient des présentations de produits et étaient des contenus sous licence provenant d’une tierce société, AdVon Commerce. Un certain nombre de leurs articles d’e-commerce sont publiés sur les sites du groupe Arena. Nous surveillons en permanence nos partenaires et étions justement en train de les réévaluer quand ces accusations sont apparues», déclare-t-il.

«AdVon nous a assurés que tous les articles concernés avaient été écrits et édités par des humains. Selon AdVon, leurs rédacteurs, éditeurs, et chercheurs créent et produisent des contenus en suivant des règles qui impliquent l’utilisation de logiciels permettant d’éviter le plagiat et l’utilisation de l’intelligence artificielle. Cependant, nous avons appris que AdVon avait des rédacteurs qui utilisaient des pseudos ou ne signaient pas afin de protéger leur vie privée – des actions que nous condamnons – et nous procédons à la suppression des contenus en même temps que notre enquête interne se poursuit, et que nous mettons un terme à notre partenariat», est-il précisé.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités