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Serpents : pourquoi plus de 200 espèces venimeuses vont-elles migrer ?

L'étude stipule que 209 espèces de serpents venimeux tels que la vipère à cornes vont voir leurs zones habitables changer, voire doubler pour certaines. [Joshua J. Cotten / Unsplash]

Le dérèglement climatique risque de provoquer une migration à grande échelle d’espèces de serpents venimeux vers de nouvelles régions, entraînant de graves effets sur la biodiversité et la santé publique, d’après une récente étude publiée dans la revue The Lancet Planetary Health.

Une menace qu’il faut prévoir. Des scientifiques du monde entier se sont penchés sur les effets du changement climatique pour les serpents venimeux d’ici à 2070. Ils ont découvert que plus de 200 espèces devraient être amenées à se déplacer, provoquant de profonds changements pour certaines population.

En effet, cette étude publiée en mars dernier dans la revue The Lancet Planetary Health, avance que 209 espèces de serpents venimeux tels que la vipère du Gabon, la vipère à cornes ou encore l’aspic d’Europe, vont voir leurs zones habitables changer, voire doubler pour certaines.

L’Asie du Sud-Est et l’Afrique particulièrement impactées

Si pour une majorité des 2.500 espèces de serpents venimeux, leur air de répartition devrait diminuer en raison de la destruction des habitats tropicaux au profit de l’agriculture, d’autres vont s’adapter aux paysages agricoles et migrer en masse, notamment vers le Niger, la Namibie, la Chine, le Népal et le Myanmar.

Cela s’explique, selon l’étude, par la combinaison d'une augmentation des zones climatiquement adaptées et de facteurs socio-économiques (y compris les populations rurales à faible revenu et à forte densité). Ainsi, l'Asie du Sud-Est et l'Afrique (et les pays comme l'Ouganda, le Kenya, le Bangladesh, l'Inde et la Thaïlande en particulier) pourraient être plus vulnérables aux morsures de serpent à l'avenir, puisqu’elles sont peu, si ce n’est pas préparées aux dangers qu’impliquent ces migrations de reptiles.

«Nous devons d’urgence mieux comprendre comment cela affectera exactement les lieux de morsure et le nombre de personnes mordues, afin de pouvoir nous préparer», a affirmé Anna Pintor, chercheuse au sein du groupe de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), chargée des maladies tropicales négligées.

Une urgence qu’il faut vite traiter, puisque d’après l’OMS, 1,8 à 2,7 millions de personnes se font mordre par un serpent venimeux chaque année. Dans le détail, ces morsures sont responsables de 138.000 décès et de 400.000 amputations et handicaps permanents.

Le signal d’alarme est lancé

Outre l’aspect humain, la perte de la biodiversité des serpents venimeux dans les pays à faible revenu affectera le fonctionnement des écosystèmes déjà fragilisés et entraînera la perte de ressources génétiques précieuses.

«La communauté internationale doit redoubler d'efforts pour contrer les effets du changement climatique dans les décennies à venir», ont alerté les chercheurs.

«Nos recherches montrent que lorsque des serpents venimeux apparaissent dans de nouveaux endroits, c’est un signal d’alarme qui nous incite à réfléchir à la manière dont nous pouvons assurer notre sécurité», ont indiqué Pablo Ariel Martinez, de l’Université brésilienne de Sergipe, et Talita Amado, du Centre allemand pour la recherche intégrative sur la biodiversité de Leipzig.

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