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Noël 2020 : Les meilleures BD jeunesse à mettre sous le sapin

Melvina - sorte d'Alice au pays des merveilles moderne - est l'une des pépites de la rentrée BD Melvina - sorte d'Alice au pays des merveilles moderne - est l'une des pépites de la rentrée BD[© Rachele Argano / Dargaud]

Pour ces fêtes de 2020, on a envie d'humour et de tendresse. Voici une sélection des meilleures BD jeunesse qui sauront être lues, relues, feuilletées, cornées et re-re-relues par les plus jeunes comme par leurs aînés.

Pour les plus petits : Docteur Popov, de Dorothée de Monfreid

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© Dorothée de Monfreid / Ecole des loisirs

Voilà le genre d'album qu'on ne sait où classer. S'il est édité à L'école des loisirs dans la jolie collection «Loulou & Cie» pour les «0 à 3 ans», l'histoire n'est faite que de phylactères et vient compléter la jolie série des «Toutous» de Dorothée de Monfreid. BD ? Album pour les petits ? Peu importe. C'est en tout cas l'occasion de rentrer dans le monde des bulles par une belle porte. La dessinatrice baigne ici dans la pure actualité virale et se glisse dans la peau du très attachant Popov, le gros chien un peu pataud à l'uniforme de docteur. Ce dernier tente ici de faire prendre du sirop à ses copains... qui ne veulent pas de son breuvage certainement répugnant. Loin de se pencher sur des problématiques propres à la médecine, cette histoire fera du bien aux marmots qui disent qu'ils n'aiment pas avant de goûter. Et on se réjouit de retrouver les héros des Toutous dans une histoire rythmée qui, en peu de pages, jongle entre facéties et une infinie tendresse. Une Dorothée de Monfreid en grande forme donc.

Docteur Popov, de Dorothée de Monfreid, éd. L'école des loisirs, 11€.

A partir de 6 ans : Melvina, de Rachele Aragno

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© Rachele Aragno / Dargaud

Melvina est une fillette qui aimerait déjà être adulte pour ne plus subir les décisions de ses parents. Un jour, son chat s'enfuit sur le toit. Alors que Melvina tente de l'attraper sur le rebord de la fenêtre des voisins, elle bascule chez ce drôle de bonhomme, entouré d'animaux parlants. Elle comprend vite qu'ils ont besoin d'aide. Difficile de résumer l'aventure qu'ils vivent ensuite ensemble dans un royaume malmené par un sorcier malfaisant et rempli de légendes poétiques. La jeune auteure italienne Rachele Aragno signe un récit dense mais au dessin léger et aux couleurs pastels (aquarelle). Avis aux fans d'Alice au pays des merveilles. Paysages spectaculaires, personnages flamboyants et récit tout en finesse font de cet album une de ces histoires qu'on aime à relire pour découvrir toujours plus de détails et de significations masquées. Une auteure à suivre !

Melvina, de Rachele Aragno, éd. Dargaud, 192 p., 19,99€

Pour tous : Sacrées sorcières, de Roald Dahl et Pénélope Bagieu

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© Pénélope Bagieu / Gallimard Jeunesse

Avec «Sacrées sorcières», Roald Dahl signait en 1983 l’un de ses chefs d’oeuvre doublé d’une histoire qui aura terrifié (avec bonheur) nombre d’enfants. L'adaptation libre et franchement réussie du roman du maître ès jeunesse par Pénélope Bagieu mérite donc bien son succès public immense depuis sa sortie. Ici, les sorcières sont aussi insoupçonnables que maléfiques et ne souhaitent qu'une chose : exterminer les enfants jusqu'au dernier. Manque de chance, malgré les avertissements de sa bien-aimée grand-mère, un attachant garçon de 8 ans devient l’une des victimes de ces créatures maléfiques, entraînant notamment sa mamie très rock n'roll dans une aventure rocambolesque. Action, frissons, scènes spectaculaires et humour sont au rendez-vous. Impossible pour tout lecteur, âgé de 6 à 107 ans, de ne pas en prendre plein les mirettes et de tourner les pages jusqu'au dénouement final.

Sacrées sorcières, Pénélope Bagieu, Gallimard Jeunesse, 23,90€.

A partir de 6 ans : Mortelle Adèle et la galaxie des bizarres, de Mr Tan et Diane Le Feyer

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La série Mortelle Adèle a-t-elle encore besoin de soutien, elle qui, du haut de ses huit ans et ses 17 tomes, comptabilisait en juillet 2020 quelque 3,9 millions d'exemplaires vendus ? La réponse est non... mais quand même oui. Car Mortelle Adèle est plus qu'une héroïne à succès, elle est cette petite fille irrévérencieuse à l'imagination débordante, qui fédère autant les filles que les garçons, et véhicule de belles valeurs comme l'égalité entre les sexes, le panache et beaucoup de tendresse. Dans cette nouvelle histoire au long cours, les parents ont été envoyés sur la planète Interdite. Terminée donc l'obsession des devoirs bien faits, des brocolis et du rangement de chambre. Mais de planète en planète, Mortelle Adèle va tenter de contrer Jade, une jeune impératrice qui souhaite soumettre à ses désirs tous les enfants disséminés dans la galaxie.

Mortelle Adèle et la galaxie des bizarres, de Mr Tan et Diane Le Feyer, éd. Globulle, 13,90€.

A partir de 9 ans : Lou, de Julien Neel

Après trois millions d'albums vendus, deux prix au Festival d'Angoulême, un film, une série animée et même une collection d'albums pour les plus jeunes, Julien Neel se lance dans «Lou ! Sonata» et tente le grand écart : faire grandir son héroïne jeunesse (elle a entre 18 et 20 ans dans cet album) tout en continuant à s'adresser aux plus jeunes, puisque la BD peut se lire à partir de 9 ans. Pari réussi ! Puisque si les fans de la première heure peuvent continuer à suivre les pérégrinations de leur héroïne (la série a débuté il y a plus de quinze ans), les plus jeunes ne sont pas exclus de cette nouvelle saison. C'est une jeune femme - cheveux coupés et regard semi-inquiet - qui s'apprête à faire son entrée à l'université dans la ville imaginaire de Tygre. Elle y découvre la vie d'étudiante et le quotidien en autonomie, loin de sa mère. Julien Neel signe un album plein de vie et de rêveries, sans jamais abandonner la tendresse propre à cette série.

Lou ! Sonata, de Julien Neel, éd. Glénat, 144 p., 17,50€.

A partir de 10 ans : Du côté de l'Olympe de Denis Lindon et Gabrielle Lavoir

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© Gabrielle Lavoir / Denis Lindon / Flammarion Jeunesse

Votre cher bambin est un passionné de mythologie ? Ou au contraire, vous vous désolez qu'il s'en désintéresse ? Ce précis de mythologie en BD va forcément lui plaire. Denis Lindon, prof à HEC, a passé quelques années à raconter les mythes grecques et latins à ses six enfants avant d'avoir l'idée d'écrire «Les dieux s'amusent» puis de livrer «Du côté de l'Olympe» avec Gabrielle Lavoir, un joli volume bourré d'histoires et explications mythologiques aussi désopilantes que bien renseignées. Ainsi, petits et grands découvrent avec bonheur comment repérer un dieu parmi les humains (il ne sue pas et ne projette aucune ombre, entre autres), mais aussi les amours tumultueuses de Jupiter, d'où vient l'expression la «boîte de Pandore», la création de l'homme selon les mythes antiques ou encore le sale caractère de Jupiter. Passionnant et follement drôle.

Du côté de l'Olympe, de Denis Lindon et Gabrielle Lavoir, Flammarion Jeunesse, 128 p., 17,90€.

A partir de 12 ans : Le repas des hyènes, d'Aurélien Ducoudray et Mélanie Allag

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© Ducoudray / Allag / Delcourt

Place aux plus grands. Sous le dessin assez rond et tout en douceur de Mélanie Allag, se cache un conte intiatique à ne pas mettre dans les mains des moins de douze ans. Néanmoins, ce conte fantastique africain saura subjuguer les adolescents (et leurs parents).

Passé maître en documentaires en BD («Championzé», «Mobutu dans l'espace», avec Eddy Vaccaro chez Futuropolis), le journaliste Aurélien Ducoudray se penche sur le destin de Kana, le deuxième né d'un «couple» de jumeaux. Alors que son frère a le privilège d'être initié au rite du repas des hyènes par son père, Kana est surpris par un esprit maléfique en train d'espionner son père et son frère. Il se sacrifie alors pour guider ce «yéban» jusqu'en enfer. Le petit garçon va alors changer son regard sur cet être (qui a pris l'apparence d'une hyène) et peu à peu sur le monde qui l'entoure. Chaque épreuve qui attend alors le jeune garçon est l'occasion d'aborder quelques thématiques bien actuelles comme la guerre, l'écologie ou encore la tolérance. Cet album sélectionné dans la catégorie 12-18 ans au Festival d'Angoulême 2021, force à la réflexion et à l'admiration.

Le repas des hyènes, d'Aurélien Ducoudray et Mélanie Allag, éd. Delcourt, 112 p., 17,50€.

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